Le fait qu’une plus grande symétrie prédise une lésion secondaire du LCA dans un sous-ensemble d’étude est contraire à ce que l’on pense être à l’origine des asymétries biomécaniques couramment signalées chez les patients ayant subi un R-LCA. Il convient toutefois de noter que
l’utilisation de mesures de symétrie a été remise en question en tant que mesure appropriée de la fonction du quadriceps après R-LCA. Par exemple, il est possible que des patients soient faibles bilatéralement mais aient une symétrie normale.
Un facteur important à prendre en compte pour les études portant sur les lésions secondaires du LCA est le moment où les patients reprennent le sport après la rupture du LCA. Les deux études qui ont identifié l'augmentation de la symétrie de la force de l'extenseur du genou comme un prédicteur ont évalué les patients environ six mois après la R-LCA. Les auteurs de chaque étude ont reconnu que les patients ayant obtenu les meilleurs résultats fonctionnels (y compris la symétrie) avaient peut-être repris le sport plus tôt, ce qui pouvait les exposer à un risque plus élevé de blessure. En effet, une analyse plus poussée de Bodkin et al. (2022) a révélé qu'une plus grande symétrie de la force d'extension du genou était un facteur prédictif de lésion secondaire pour ceux qui avaient repris le sport moins de huit mois après la ligamentoplastie. Bien que le rapport de force entre les fléchisseurs et les extenseurs du genou soit couramment utilisé dans le cadre des tests de retour au sport, cette mesure n’a été évaluée comme facteur prédictif que dans une seule étude.
Outre les mesures de la force du genou, seules deux études ont examiné les variables de la force de la hanche en lien avec une lésion secondaire du LCA. Contrairement aux lésions primaires, aucune étude n’a trouvé que les variations de la force de la hanche étaient prédictives d’une blessure secondaire.